EAJE DES ORCHAMPS / 2023

L’or des champs. Il s’agit de trouver la pépite ou de cultiver le germe qui donnera au site l’impulsion nouvelle pour valoriser ses atouts et transcender ses contraintes. Dans les années 50, des façades denses et longilignes encadrent les prés. L’équipement de crèche s’installe ensuite au cœur de l’ilot. Des arbres sont alors plantés et forment le poumon vert entre crèche et logements que nous connaissons aujourd’hui. Malgré cet atout végétal de taille, la crèche existante qui se développe sur plusieurs étages est très étendue et peu commode. Nous profitons de sa déconstruction pour proposer un nouvel équipement compact de plain-pied en ossature bois sur socle béton, énergétiquement intelligent et favorisant le réemploi des matériaux issus de la déconstruction, tout en poursuivant la dynamique d’évolution végétale des espaces publics. Au sein d’une clairière en ville, nous offrons un cocon bas carbone chaleureux et efficace pour les petits bisontins et leurs encadrants. Positionné au centre de l’ilot, le plus proche possible de la limite parcellaire Nord, il s’intègre à la composition urbaine et paysagère en définissant un nouveau front bâti qui génère un espace public à l’Ouest tout en maintenant des jardins d’éveil généreux, clos et sécurisés au sud. Alternant les zones plates et pentues à l’ombre des arbres, les espaces extérieurs proposent une ambiance de clairière et de sous-bois diversifiée pour faire évoluer les enfants au contact du vivant et de la matière. Mobilier en bois, stabilisé ensemencé, écorces, prairie fleurie, troncs d’arbre, baies, plantes aromatiques et nichoirs à oiseaux, deviennent support de motricité, d’éveil sensoriel, de découverte au fil des saisons et au contact d’une biodiversité. Dans un souci de mutualisation des espaces et de maîtrise des investissements publics, nous proposons de faire du parvis une place publique ombragée favorisant les rencontres intergénérationnelles. Le soir et le weekend, une barrière permet de condamner l’accès aux automobiles depuis la rue Berlioz pour rendre l’espace complètement piéton. La topographie au sud et les noues au nord dissimulent les nombreux stationnements existants autour du site, tout en permettant la gestion naturelle des eaux de pluie sur la parcelle. La façade bardée de clins verticaux de petite taille en bois permet d’envisager le réemploi de planches d’autres sites locaux. Elle repose sur socle minéral et reprend ainsi les grands principes constitutifs de l’architecture comtoise. Des frontons inclinés signifient les transitions entre extérieur et intérieur. Chaque unité de vie voit s’y nicher, comme un repère, la silhouette d’un animal champêtre. Le premier fronton qui se présente à l’usager est celui de l’entrée dont la forme invite à pénétrer dans le bâtiment. Au centre, le bureau de direction contrôle les accès. D’un côté, l’entrée du personnel se fait discrète. De l’autre, le sas, le local poussette, les lave-mains et l’écran de pointage, définissent un rituel quotidien. Les familles se rencontrent dans les vestiaires aménagés sur mesure pour les unités de vie avant de passer la main au personnel. La lumière naturelle irrigue chaque pièce dans la profondeur grâce à un dispositif de lumière zénithale, accessible pour le nettoyage et le contrôle depuis la partie Nord-Est de la crèche. Des cadrages vers l’extérieur sont ménagés à hauteur d’enfants et laissent apparaître les espaces végétalisés au dehors. Les salles d’éveil s’orientent vers les jardins et disposent d’un espace extérieur couvert accessible par le sas, la salle repas / activité et les propretés. Le Snoezelen et la biberonerie sont placés à l’articulation des unités de vie, et la salle de motricité à l’articulation du hall, bénéficiant elle aussi d’un espace couvert généreux et traversant en lien avec les jardins. La zone technique est quant à elle conçue comme une épaisseur fonctionnelle au Nord, favorisant la livraison. Office, Réserve, Buanderie, Lingerie, Locaux entretien, couches et techniques, fonctionnent comme une aile indépendante à l’écart des flux visiteurs. L’espace détente du personnel, lumineux et intime, profite des vues au sud vers le jardin. Son espace extérieur dédié est abrité, en recul de la façade, afin d’éviter le contact visuel avec les enfants. La proximité directe avec la direction, le bureau polyvalent, la reprographie et les vestiaires permet un fonctionnement autonome de la zone. A l’intérieur, le bois d’épicéa local est employé de manière rationnelle et flexible en structure comme en finition au-dessus d’un sol béton Terrazzo à forte inertie qui valorise les gravats issus de la déconstruction. Il en résulte une ambiance enveloppante contemporaine qui sublime les usagers. La conception bioclimatique favorise le confort d’été avec une ventilation naturelle passive entre façade sud et hauts- jours, sans sacrifier les apports solaires passifs en hiver qui, grâce à l’orientation et l’inertie du sol, diffusent une chaleur homogène dans l’équipement. Nous profitons du volume généré par la toiture végétalisée en pente offerte à la vue des riverains pour intégrer les éléments techniques : gaines de traitement d’air, chemins de câbles et plafond acoustique. Enfin, nous exploitons la demande de réserver une parcelle de 1000 à 1200 m2 en partie Nord-Est du site en proposant de conserver la partie du bâti existant s’y trouvant comme pôle de réemploi dédié au chantier.

  • Concours: Déconstruction et reconstruction de l’Etablissement des Jeunes Enfants des Orchamps
  • Statut: projet non lauréat, classé second
  • Maîtrise d’ouvrage: Ville de Besançon
  • Surface: 750 mètres carrés
  • Budget alloué: 2 690 000 € HT
  • Paysage: Territoires
  • Économiste: Bat-Eco
  • BE Thermique, Fluide, Electricité, ACV, réemploi: Imaee
  • BE Structure: Perrin & associés
  • Acousticien: Allegro
  • Perspectives photoréalistes: Thomas Bouzy